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Jérémy, 34 ans, est co-fondateur d'une PME dans la production de pâtés et tartinables biologiques. Il dispose d’une conserverie artisanale, véritable atelier culinaire local, où 65 hommes et femmes, fiers de leurs racines, confectionnent toutes les recettes à partir de matières premières issues de la pêche locale. C’est aussi la rencontre avec Luc, 45 ans, ancien maire du village, qui a déclenché cette aventure il y a 11 ans : alors qu’il s’engageait dans le développement et la préservation de « son » village, il rencontra Jérémy en organisant la création d’un jardin suspendu. 1 an d’amitié plus tard, ils décidèrent de créer ensemble une conserverie raisonnée avec les produits de leur territoire.
Le circuit de distribution est simple : Jérémy achète ses matières premières directement aux producteurs – des pêcheurs pour qui les labels et certifications ne sont pas que des logos. Il effectue ses ventes à son usine qui dispose d’une épicerie fine, appelée « La Guinguette », où ses clients peuvent s’installer pour déguster ses tartinables entre amis. Il effectue aussi ses ventes dans une boutique à 15km où 5 salariés œuvrent avec passion chaque jour.
Malgré ce cadre de vie idyllique, Jérémy est préoccupé. Cela fait un an qu’il recherche, sans résultat, 2 commerciaux itinérants pour prospecter les commerces indépendants et faire connaître ses produits au-delà de sa région.
Pourtant, il propose une formation de 2 mois, un salaire attractif, des avantages en nature, un bureau vue sur la mer et – il en est persuadé – une ambiance sympathique avec des collègues bienveillants qui croient aux valeurs de l’entreprise.
C’est avec un goût amer qu’il demande à son expert-comptable de faire le point sur ses derniers recrutements qui – disons le franchement - ont été un échec :
Il n’en avait gardé aucun : le premier – avec l’effet COVID – s’était rendu compte qu’il ne voulait plus passer ses journées sur les routes. Sa famille était devenue sa priorité et Jérémy le comprenait. Le second n’avait pas l’état d’esprit de l’entreprise et Jérémy avait peur de faire intégrer une personne qui ne partage pas les valeurs de l’équipe. Lors des entretiens de fin de période d’essai, les candidats avaient témoigné de leur surprise quant à la formation de qualité qu’ils avaient eue et des conditions de travail qui étaient excellentes. Quand Jérémy leur demanda pourquoi ils étaient surpris, la réponse ne se fit pas attendre : « Ce n’est pas ce qui ressortait de l’offre, ni du site internet ». Ce qui était plutôt un compliment se transformait en déception.
Le site Internet… ça faisait partie des tâches que Jérémy repoussait sans arrêt. Pour lui, ce qui était important, c’était la qualité de ses produits, le goût, la traçabilité et la rentabilité de sa conserverie. Son assistante lui avait dit un jour « mais si personne ne sait que ce qu’on fait est bien, à quoi ça sert ? »
Jérémy prit une décision : il avait une entreprise désormais pérenne, des salariés formidables, des process réfléchis et efficaces. Il avait passé tout son temps à penser ses produits, être garant des valeurs et former ses collaborateurs. Il était temps de penser à une stratégie de marque employeur.
Son expert-comptable lui proposa de chercher un prestataire pour refaire son site Internet et revoir sa stratégie de recrutement.
Avec l’aide de leur expert-comptable, ils ont ensuite choisi le prestataire pour leur site Internet : une petite agence de 5 personnes qui leur a proposé une refonte graphique et fonctionnelle de leur site pour 5 000€ HT. Jérémy les choisit avec soin car ils sont spécialisés dans les sites vitrines d’entreprises de produits de la région. Ils sont connus pour savoir mettre en avant les produits que ce soit en image ou dans le discours, avec une forte dimension RSE qui plaît aux dirigeants. Désormais soucieux de leur image en ligne, Jérémy et Luc choisirent aussi un forfait de 250€/mois pour une ouverture de compte Facebook et Instagram, et des posts plusieurs fois par mois. Néanmoins, il est convenu que ce soit Sarah, l’assistante de Jérémy, qui réponde et modère les commentaires : recrutée il y a 8 ans, elle connaît par cœur les produits et la marque, et ne fait pas de fautes d’orthographe (point très important dans votre stratégie réseaux sociaux).
L’agence a aussi conseillé à Jérémy d’ouvrir un compte Twitter personnel afin de mieux cerner l’actualité et suivre les personnalités liées à son secteur d’activité. Jérémy étant très impliqué dans la vie de son entreprise, mais aussi celle de sa commune, il serait ainsi mieux informé de ce qu’il se passe sur des projets qui lui tiennent à cœur.
Jérémy s’est également fait accompagner par une consultante en recrutement trouvé par son expert-comptable et signa le devis pour 700€ HT. Il était convenu qu’elle :
Car oui, il ne suffit pas de diffuser les annonces sur son site et attendre que les candidatures arrivent. Surtout si vous êtes une petite entreprise, dans un endroit reculé comme l’entreprise de Jérémy. Il existe des sites de recrutement généralistes sur lesquels vous pouvez mettre en ligne votre offre gratuitement. Et il en existe des spécialisés par secteur ou pour le recrutement de cadres, qui eux sont souvent payants. Il faut compter entre 800 et 900€ pour une annonce. Ces sites proposent aussi un accompagnement.
Avec son nouveau site et ses nouveaux réseaux sociaux, Jérémy était prêt à recruter. Il commença à recevoir des annonces avec des profils jeunes et un peu expérimentés, exactement ce qu’il cherchait. Plein d’enthousiasme, il avait oublié un détail. Ces candidats postulaient de toute la France, il n’allait pas les faire tous venir dans son entreprise pour un entretien. Suivant les suggestions de son expert-comptable, Jérémy opéra en 3 temps :
Cette dernière étape fit réfléchir son expert-comptable. Il est difficile de cerner la personnalité d’un candidat en 2 entretiens d’1h dont un en visio. Jérémy s’était déjà trompé deux fois, l’échec n’était plus envisageable. Alors qu’il demandait des devis auprès de domaines viticoles de la région pour organiser un team building, il eut une idée. Proposer aux 3 candidats restants d’intégrer le team building de 2 jours qui avait lieu dans 1 mois. Cela permettrait de voir comment s’en sortent les candidats dans un lieu inconnu, avec des personnes inconnues. Car là était vraiment la question : on voulait 2 commerciaux qui s’adaptent parfaitement aux valeurs de l’entreprise et des équipes. Bien sûr, il fallait vendre et trouver de nouveaux partenaires BtoB. Mais vendre en étant convaincu que les produits de l’entreprise étaient les meilleurs, c’est ce qui faisait la différence auprès de ses revendeurs.
En termes de coût, la présence de 3 candidats à ce team building s’évaluait à 155€ par personne (hors coût des billets de trains aller-retour).
Sur 3 candidats, 2 acceptaient de venir. C’est la loi des ressources humaines, il y a souvent un souci au dernier moment, même lorsqu’on est au niveau de la shortlist.
A la fin de cet interlude de 2 jours, Jérémy fit le choix de ne prendre qu’un seul candidat sur les deux. Il attendrait plus tard pour le second. Cette fois-ci, il était sûr de lui.
Et coup du destin, grâce à un tweet qu’il avait fait en rebondissant sur un sujet d’actualité, le maire d’une commune voisine lui avait répondu en message privé. Lors de leur rencontre, le maire avait proposé à Jérémy de louer gratuitement un logement au candidat pendant 6 mois. Cette maison appartenait à la commune, elle servait de local et logement à un kinésithérapeute qui venait de partir pour une grande ville. C’est ainsi que le nouveau candidat a pu intégrer en 1 mois l’entreprise et sa période d’essai fut validée haut la main.
S’il y avait une morale à cette histoire, ce serait celle-ci :
en tant que chefs d’entreprise, on vous demande de vous adapter pour tout : les réglementations, les fournisseurs, les prix, les salaires, les normes etc. Ça, c’est la partie Production. N’oubliez pas de faire vivre votre entreprise avec les gens qui la composent. Vos futures recrues sont un renouveau et ont besoin de s’identifier à des valeurs. Pas besoin d’installer un baby-foot ou une console de jeux, juste vivre avec son temps. Le numérique apporte des facilités quotidiennes si on se penche un peu dessus. Néanmoins, le numérique ne remplace pas l’humain et l’instinct.
Pour Jérémy, cette expérience valait le coup de s’approprier des outils numériques jusqu’alors inconnus. Pour la petite histoire, le candidat qui obtient le poste est désormais directeur commercial et bras droit de Jérémy. Il encadre une équipe de 3 commerciaux qu’il a recrutés dans les mêmes conditions. Aujourd’hui, grâce à une analyse poussée de l’expert-comptable, Jérémy et Luc vont mettre en place un site de vente en ligne de leurs produits chapoté par le directeur commercial.
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